lundi 1 mai 2017

Premier Mai



Pendant près de trente ans, le premier mai a été pour moi un jour travaillé comme les autres, dont la seule particularité était son côté lucratif. A une époque, révolue depuis longtemps, la direction gratifiait chaque employée présente ce jour là, d'un brin de muguet (Mais au fait, pourquoi seulement les femmes?). S'il m'est arrivé de recevoir de la part d'un passager attentionné le fameux porte-bonheur, jamais mon compagnon n'a cédé à la tradition et chaque premier mai, j'ai espéré en vain les petites clochettes blanches.

Ce matin, en allant faire mon footing à Cagnes sur mer, je pensais croiser des vendeurs à la sauvette et j'ai eu la surprise de n'en rencontrer aucun. Était-ce la pluie, tombée au petit matin, qui les avait découragés ou serait-ce interdit à présent? J'ai gardé le souvenir de ces ballades en forêt où nous allions cueillir le muguet du premier mai pour nous faire un peu d'argent de poche. Deux tréteaux et une planche sur laquelle nous installions notre récolte, Un seul brin entouré de feuilles suffisait et nous ne devions pas être trop gourmands car la concurrence était rude. Certains plus imaginatifs avaient repiqué les brins dans des pots, mais je ne suis pas sûre que les racines y étaient.


Je ne veux pas de ce muguet inodore cultivé sous serre à la seule fin d'être vendu le premier mai dans les grandes surfaces et chez les fleuristes patentés. Le bonheur, on a tous les jours de l'année pour se le souhaiter et quant au muguet, je vais en planter dans mon jardin et je le regarderai pousser.

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